
Histoire du château
Des origines au
XVIeme Siecle
Au Moyen-âge, le château Cantemerle faisait partie de la ligne de fortifications qui défendaient les rives du Médoc, à environ un kilomètre du château actuel.
Le plus vieux manuscrit connu qui atteste de l'existence des Seigneurs de Cantemerle date de 1147. Il s'agit du fameux « Grand Cartulaire » de l'Abbaye de la Sauve Majeure. Ce manuscrit servait à consigner toutes transactions effectuées par la communauté monastique. En 1147, cette abbaye reçoit plusieurs terres en donation de la part du Sire Arnaud de Blanquefort, à la veille de son départ en croisade. Cette donation se fait en la présence de Pons de Cantemerle ( Poncio da Canta merla). Ce dernier a-t-il suivi Arnaud de Blanquefort en pèlerinage à Jérusalem ? Nul ne le sait ! S'il est parti, il est en tout cas revenu puisqu'un document daté de 1151 mentionne sa présence, comme témoin - une fois encore - d'une donation pieuse. Celle du vicaire de Bordeaux, le Seigneur de l'Isle à l'Abbaye de Sainte Croix.
Un siècle plus tard, l'Aquitaine devenue anglaise, on retrouve un Seigneur de Cantemerle, guerroyant au côté du roi Henri III d'Angleterre. Ce dernier lui a adressé en 1242 une lettre circulaire pour le rejoindre en Saintonge, à la bataille de Taillebourg qu'il perdit contre Saint Louis.
A cette époque la seigneurie est située au nord de Ludon-Médoc à 500 mètres du château actuel sur une motte circulaire près de la source de la Mouline et les villages de Lafont, La Lagune et Paloumey en sont des dépendances. Le château fait alors parti d'une ligne de fortifications défendant les rives de la Gironde et est même doté d'un port.
Le 22 mars 1274, Gaillard de Cantemerle et Amanieu Artaud de Cérons signent un acte de reconnaissance. La baronnie de Cantemerle est alors rivale de celle d'Agassac. Un de ses descendants Ponset de Cantemerle en est le Seigneur en 1340.
En 1354, première trace d'un vignoble avec le paiement de la dîme par le seigneur de Cantemerle, au moyen d'un tonneau de clairet !
En 1369, Edouard III nomme seigneur de Cantemerle Louis Chabot, celui-ci recevant de ses sujets 1/6ème des récoltes essentiellement céréalières à l'époque.
La Seigneurie de Cantemerle passa ensuite dans la maison de Caupène, originaire des Landes, on ignore par quelle voie ; on sait seulement que suivant un titre du premier février 1422, Jean de Caupène, Donset ou Damoiseau, est qualifié Seigneur de Cantemerle et que son fils, Médard de Caupène, fut Seigneur à son tour jusqu'à la fin du XVème siècle.
L'armorial de Bordeaux nous apprend, qu'à cette époque, une alliance lia les familles de Caupène et de La Rocque. En effet, Jeanne de Caupène épousa Henry de la Rocque. Leur fils, Charles de la Roque, Ecuyer, en devint le Seigneur en 1510, suivant un titre du 26 janvier de cette même année.
Jean de la Roque, Ecuyer, Seigneur du Gua, l'était aussi de Cantemerle, ainsi qu'il est justifié par un titre du 15 mai 1536. D'après les Archives Historiques de la Gironde, en 1540, « Jehan de la Rocque, (…), tient la maison noble de Cantemerle, juridiction de Blanquefort et à cause d'icelle à soixante francs bordelois de rente en deniers, envyron cinq ou six barriques de vin d'agrière et quelques poulailhes… ». L'agrière est un prélèvement proportionnel à la récolte et est versé en nature.
En 1575, on ne recueillit que trois tonneaux de vin, soit 12 barriques sur le plantier de Cantemerle. En effet, le Médoc de cette époque était plus une terre céréalière que viticole !
Le 20 août 1579, Jean de Villeneuve, second président du Parlement de Bordeaux achète les maisons nobles de Cantemerle, la Raze et Nestérieu et toutes leurs dépendances pour 12500 livres, soit « 4166 écus et deux tiers d'écu ».

